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Conferencia de Patrick Seriot. CANCELADA

Desde la Universidad de Lausana (Suiza) nos envían esta información:

La partie slave de la Section de langues et civilisations slaves et de l’Asie du Sud de l’UNIL vous convie à la conférence

«Lénine, Saussure et la théorie des hiéroglyphes» 

que Patrick Sériot, professeur honoraire de l’UNIL, donnera le vendredi 6 mars 2020 à 8h30 (Anthropole – 5136), dans le cadre du cours « Histoire et épistémologie des pasigraphies » (Sébastien Moret, SLAS)

 

Résumé:

L’exposé tente de poursuivre deux lièvres à la fois :

– comment peut-on connaître en profondeur la vie intellectuelle de l’Union  soviétique dans les années 1920-1930 ?

– qu’est-ce que la virulente critique anti-saussurienne en Russie à cette époque peut nous apprendre sur la spécificité de la théorie de Saussure ?

On proposera ici un angle d’attaque apparemment très étroit : il s’agit du thème récurrent de cette critique, à savoir que le CLG présente une «théorie des hiéroglyphes» (ou des symboles), donc un type de théorie bourgeoise que Lénine pourfendait dans son livre de 1909 Matérialisme et empiriocriticisme à propos de Helmholz et qui fut défendue un temps par Plekhanov.

Mais la réflexion sur les hiéroglyphes s’appuie sur des controverses bien plus anciennes remontant au XVIIIe siècle à propos du déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens. Le problème posé est de nature sémiotique : c’est l’opposition scalaire entre transparence et opacité du signe qui est ici posée. Est-ce que le signe cache ou révèle?

Le discours soviétique sur la langue et le langage dans les années 1920-1930 semble tout entier reposer sur une interrogation sur le rapport signe/référent, langue/pensée, forme/contenu. 

Un pan de l’histoire de la sémiotique se découvre ainsi à partir de la critique de la «théorie des hiéroglyphes», épisode mal connu d’un débat sur l’interprétation du saussurisme.